mardi 1 mai 2007

La réponse de S. Royal au courrier de l'AFDA

S. Royal, candidate du parti socialiste, a répondu au courrier  adressé par le président de l'AFDA, B. Deslandes, aux candidats à  la présidence de la république.

En voici le texte intégral.


Paris, le    2 6 AVR. 2007


Monsieur le Président,

J'ai bien reçu votre questionnaire concernant l'enseignement de l'arabe dans les établissements scolaires et je vous en remercie.

Les questions que vous posez sont à la fois très précises et très importantes. Elles nécessitent donc une concertation avec l'ensemble des acteurs du système éducatif. Les mesures concrètes qu'il conviendrait de mettre en oeuvre pour y répondre, nécessitent une concertation avec tous les acteurs concernés et c'est précisément ce que je demanderai très rapidement au Gouvernement que je nommerai, si je suis élue.

Je me suis en effet engagée à organiser très rapidement les États généraux de l'Éducation sur le mode participatif Dans ce cadre, je veillerai à ce que la question de l'enseignement des langues vivantes fasse l'objet d'une attention particulière et je ne doute pas que vos questions seront abordées.

Mais d'ores et déjà, je veux vous dire que je suis convaincue que vivre aujourd'hui en Europe et dans le monde nécessite de favoriser une diversification le plus tôt possible des langues vivantes au sein de la scolarité. L'enseignement de la langue arabe fait naturellement partie de cette diversification.

La France a avec le monde arabe une longue histoire commune, au cours de laquelle se sont nouées des relations fondées sur le respect et la proximité. Notre diplomatie gagne toujours à prendre en compte cette sensibilité particulière. De plus, l'avenir économique de la région méditerranéenne augure d'un développement certains de nos relations communes.

Ces éléments militent indéniablement pour la promotion de l'apprentissage de l'arabe.

C'est pourquoi il me paraît nécessaire que l'École publique puisse proposer un enseignement de la langue arabe conformément aux attentes et aux besoins des familles, évitant ainsi que cette grande langue de culture et d'histoire ne soit enseignée par des officines de toutes sortes.
Les établissements qui proposent des sections d'arabe devront bien sûr se voir octroyer les moyens nécessaires au bon fonctionnement de ces enseignements.

Il est évident que l'offre d'enseignement de la langue arabe dans le cadre de l'École publique devra faire l'objet d'une information renforcée auprès des familles.

D'une manière générale, je m'attacherai à améliorer la qualité de l'apprentissage des langues vivantes dans notre système éducatif parce qu'il est indispensable d'assurer l'ouverture des jeunes Français et de leur permettre aussi de s'épanouir personnellement et professionnellement.

Je veillerai notamment à ce que le renforcement de l'enseignement des langues à l'école primaire soit poursuivi, à ce que le développement de classes bilingues soit accéléré et à ce que les dispositions du Conseil européen de Barcelone de 2002 sur la maîtrise de la communication dans deux langues à la fin de la scolarité obligatoire soient réellement mises en oeuvre.

En espérant avoir répondu à l'essentiel de vos préoccupations, je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, mes salutations les meilleures.


Ségolène ROYAL